jeudi 21 juillet 2011

L'écriture de faux avis sur Internet, un business lucratif

Vous n’avez jamais eu le sentiment, en parcourant des sites d’e-commerce ou de vente de voyages en ligne, de tomber des avis de consommateurs vantant un peu trop ostensiblement les mérites de tels services ou de tels produits ? C’est normal. Des agences de communication spécialisées dans l’e-reputation en feraient une partie de leur métier.
Pratique démocratisée
Une enquête des Inrocks révèle ainsi que la pratique, malgré sa totale illégalité et punie au maximum d’un emprisonnement de deux ans et d’une amende de 37 500 euros, est devenue courante sur Internet. Les sociétés incriminées, basées en France ou non, proposent ainsi d’écrire des commentaires sur mesures, aussi bien négatifs que positifs.
3 750 euros les 250 commentaires
Certaines d’entre elles, contactées par le journaliste qui s’est fait passer pour un client, offrent ses services sous diverses formes (billets de blog, commentaires, messages courts ou forums spécialisés) et sur divers critères (choix de la période, du rythme, du nombre de caractères par messages). 250 commentaires peuvent ainsi coûter 3 750 euros. Une estimation « d’une agence parisienne d’e-reputation ayant pignon sur les Champs Elysées » écrit le site.
Un stratagème bien rodé
L’illégalité de la pratique étant connue, les agences redoublent d’efforts pour ne pas se faire repérer. Une agence missionne l’un de ses salariés qui se rend dans un cybercafé pour ne pas mettre en péril l’adresse IP de son employeur, une autre utilise une clé 3G permettant le renouvellement de l’adresse à chaque nouvelle connexion, ou encore en passant par des serveurs proxy situés dans divers pays en Europe ou en Amérique du Nord.
Une enquête en cours
Ces « pratiques déviantes » sont connues de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Elle mène actuellement une enquête sur le sujet mais prévient toutefois qu’il est difficile d’obtenir la liste des clients, « aussi fautifs » de ces entreprises, qui ont recourt à ces services illégaux.

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