dimanche 29 mars 2015

Les profs remplaçants toujours aux abonnés absents

L'hiver a été rude. Dans les écoles, les collèges et les lycées du département, la liste des profs malades non remplacés transforme depuis plusieurs semaines les plannings en gruyère. Dans son dernier communiqué de presse la fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), tire la sonnette d'alarme. Elle publie l'emploi du temps à trou d'un collégien de 5e entre le 16 et le 20 mars : prof de maths absent, prof de Français absent, prof d'Allemand absent. En tout, treize des trente-deux heures hebdomadaire d'enseignement ont sauté. Au collège de Pin Justaret la prof d'histoire et géo a été absente pendant trois semaines sans être remplacée, et en début d'année c'est le prof de Français des secondes et premières qui a été absent pendant un mois sans que ça n'émeuve personne. Au collège des Chalets c'est aussi une prof d'histoire géo qui n'a été remplacée que pour six heures de cours depuis les vacances de Noël. La semaine dernière seulement deux des six enseignants étaient présents à l'école de la Patte d'oie à Toulouse. Mais la encore les remplaçants étaient aux abonnés absents. Il aura également fallu trois semaines, la mobilisation des parents et l'intervention d'un député pour qu'une institutrice en en congé de maternité soit enfin remplacée à l'école Didier Daurat. Selon le syndicat SNU-IPP une centaine d'écoles de Haute-Garonne connaîtraient des problèmes de remplacement. Jeudi 26 mars, l'inspecteur d'académie annonçait de son côté dix demandes de remplacement en cours de traitement pour le second degré. «C'est vrai que nous nous retrouvons parfois face à des situations pour lesquelles nous n'avons pas de réponse, mais nous ne sommes pas dans une situation dramatique. Toutefois, quand on n'a pas le remplaçant on ne peut pas le nommer» tempère Jacques Caillaud. Pour améliorer la situation dans le premier degré, l'inspecteur d'académie promet d'ailleurs de lancer dès la semaine prochaine le recrutement de 18 à 20 professeurs vacataires. Dans le second degré la gestion des remplacements à l'échelle de l'académie complique la donne. Mais syndicats comme inspecteur s'accordent au moins sur un diagnostic minimal : certaines disciplines comme les mathématiques sont en déficit chronique de profs, les jeunes diplômés préférant faire carrière dans le privé. La discipline se retrouve donc privée de ses titulaires de zones de remplacements (TZR) qui sont directement affectés à des classes. Pour les syndicats d'enseignants le manque de remplaçants est la conséquence directe des années Sarkozy. La création de 60 000 postes promis par Hollande ne suffit pas à compenser les 80 000 postes perdus lors du précédent quinquennat. Dans un département comme la Haute-Garonne, qui a accueilli 2 500 nouveaux élèves à la rentrée 2014 et s'apprête à en accueillir 2 572 supplémentaires à la rentrée 2015, la hausse des effectifs enseignants permet tout juste de faire face à la pression démographique, analysent Christophe Manibal pour le Snes et Jean-Philippe Gadier pour le Snu-Ipp.
En savoir plus sur http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/29/2076532-les-profs-remplacants-toujours-aux-abonnes-absents.html#XSSvxRYiLZjrylCj.99
 

Aucun commentaire: