vendredi 20 mars 2015

Drame de «Dropped» : les proches des victimes ne décolèrent pas

La mère de Lucie Mei-Dalby, l'une des huit victimes françaises du crash d'hélicoptères survenu le 9 mars en Argentine, pourra finalement accompagner la dépouille de sa fille, dont le rapatriement en France est prévu dimanche.
Après plusieurs jours de tergiversations, la société Adventure Line Productions (ALP), qui produit le jeu télévisé «Dropped», a finalement accédé à sa demande.

Dans un communiqué diffusé jeudi, le président d'ALP, Franck Firmin-Guion, s'est expliqué sur cette décision tardive, dix jours après le drame : «C’est seulement hier (mercredi, ndlr) en début d’après-­midi, après un recoupement d’informations de nos différents contacts, que nous avons pu envisager très sérieusement un retour des victimes dimanche. Dès cette certitude acquise, nous avons proposé aux familles de se rendre à Buenos Aires ce soir (jeudi, ndlr) pour accompagner leurs proches.» La société de production dit aussi être «en contact quotidien avec les familles et les proches pour coordonner et restituer au mieux les informations».

Ce n'est pas l'avis de proches des victimes, qui estiment être maintenus dans le flou. «On nous a totalement laissé tomber. Il était hors de question que je laisse ma fille revenir seule, c'est pas possible. C'est impossible, c'est comme si je l'abandonnais. Je suis prête à leur montrer (à ALP, ndlr) qu'ils ne pourront pas échapper à leurs responsabilités», colère Bénédicte Mei, la mère de Lucie Mei-Dalby, sur I-télé. Celle qui, selon la chaîne, sera la seule mère de victimes dans l'
avion dimanche se dit «triste qu'il n'y ait pas d'autres personnes» avec elle.

Avant le communiqué d'ALP, elle avait dénoncé,
dans les colonnes du «Parisien/Aujourd'hui en France», le «mépris» de la société de production qui, selon elle, mène les proches des victimes «en bateau». Le frère de Florence Arthaud, autre victime du drame, avait déploré l'absence de communication d'ALP et «une sécurité qui n'a pas été mise au premier plan».

«Chasse à l'image»

Hubert Arthaud, lui-même pilote d'hélicoptère, réitère ses critiques aujourd'hui sur BFMTV : «On est dans une chasse à l'image. On a complètement zappé les règles de sécurité. On a pourtant des pilotes qui ont plus de 10 000 heures de vol, qui sont des pilotes chevronnés mais qui commettent cette imprudence, qui font un vol désorganisé et beaucoup trop empressé».

Selon lui, les règles de sécurité auraient été de «faire décoller les deux hélicoptères l'un après l'autre», non simultanément comme le montrent les images du drame. Il aurait fallu «que le premier hélicoptère se mette en (vol, ndlr) stationnaire, qu'il définisse une altitude de vol avec le deuxième hélicoptère. Qu'il n'y ait pas cette excitation, cette urgence à prendre le plus d'images possibles».

«Cette chasse à l'image ne permet pas de respecter les consignes de sécurité et j'ai l'intime conviction que l'organisation n'a pas fait de briefing de sécurité, ce qui aurait évité l'accident».


http://www.leparisien.fr/faits-divers/video-drame-de-dropped-les-proches-des-victimes-ne-decolerent-pas-20-03-2015-4620585.php

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