lundi 11 février 2013

Trafic de viande. Lasagnes au cheval: un scandale au goût amer

Les produits suspectés de contenir de la viande de cheval ont été retirés hier des étals des grandes surfaces françaises. Les lasagnes identifiées par les fournisseurs Findus et Comigel «ne sont plus dans les rayons» a confirmé la Fédération du commerce qui regroupe les grandes surfaces comme Carrefour, Auchan, etc. Des retraits similaires ont eu lieu au Royaume-Uni mais aussi en Suède.
Le scandale alimentaire lié à la présence de viande chevaline dans des lasagnes estampillées «bœuf français» a pris une dimension européenne à mesure que les autorités retraçaient la course folle de ces lots de viande de cheval. Comigel, la société qui a fabriqué les plats, a révélé qu'elle distribuait ses produits dans seize pays européens.
Les premiers éléments de la traque alimentaire ont révélé que la viande de cheval qui s'est retrouvée dans les lasagnes avait impliqué des intermédiaires à Chypre, au Pays Bas via la société audoise Spanghero qui assure ne pas avoir transformé le produit. La société du Sud-Ouest a simplement servi de courtier pour fournir en viande l'usine luxembourgeoise de Comigel qui, elle, élaborait les plats. Chaque maillon de cette chaîne d'approvisionnement se rejette mutuellement faute et négligence. Le géant suédois de l'agroalimentaire Findus a annoncé hier qu'il avait porté plainte contre X car il s'estime «trompé» croyant acheter depuis toujours de la viande bovine française.

La tromperie aurait rapporté 300 000 €

Or la viande n'était ni du bœuf, ni française. à son tour, la société Spanghero assure avoir voulu acheter de la viande de bœuf «origine Europe». Barthélémy Aguerre, président de Spanghero, a prévenu qu'il allait porter plainte contre le fournisseur roumain auprès duquel il s'est approvisionné.
Face à l'ampleur du scandale, l'état a réagi vivement en faisant ouvrir à la direction des fraudes une enquête. Benoît Hamon, le ministre de la consommation, qui s'est rendu hier dans un supermarché a demandé aux services de la répression des fraudes de se rapprocher «sans délai» de leurs homologues aux Pays-Bas et en Roumanie pour déterminer où la fraude est intervenue. Mais le ministre a confirmé que ce scandale résultait d'une logique financière «qui aurait rapporté plus de 300 000 €». Les coupables de la manipulation peuvent écoper d'une sanction pénale de deux ans de prison et 37 500 € d'amende. Les résultats des prélèvements des enquêteurs seront connus en «milieu de semaine prochaine» a précisé le ministre.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/02/10/1557484-trafic-de-viande-lasagnes-au-cheval-un-scandale-au-gout-amer.html

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