samedi 7 mai 2011

Rieupeyroux. Lucas, l'enfant hyperactif qui dérange

L'inscription de Lucas, 9 ans, a été refusée par le centre de loisirs de Rieupeyroux. La raison ? Son passif d'enfant hyperactif avec l'équipe. Les responsables du centre s'expliquent.
Parmi les multiples sortes de handicap, il y a l'hyperactivité. Mal connue, difficile à déceler et souvent confondue avec un manque d'autorité parentale, ce trouble neuro-développemental est un défit quotidien pour Catherine et Jean-Philippe, parents à Pradinas d'un petit Lucas hyperactif âgé de 9 ans.
C'est d'abord à l'école que la maladie pose problème. Lucas suit les cours quelques matinées par semaine et rejoint une psychomotricienne et une éducatrice spécialisée l'après-midi. Un planning qui intrigue les autres parents, au point de les pousser à contacter l'inspecteur d'académie. Le code de l'Éducation nationale imposant la scolarisation de tout enfant entre 6 et 16 ans, la question est heureusement vite réglée.
Mais les soucis se poursuivent au centre de loisirs de Rieupeyroux. Et là, aucune obligation n'existe. Seule une recommandation du ministère de la Jeunesse et des sports incite à l'intégration des enfants handicapés.
Dans le cas de Lucas, le garçon a été inscrit au centre de loisirs il y a deux ans, alors qu'il ne suivait aucun traitement médicamenteux. Face aux difficultés posées, il en a été retiré d'un commun accord entre ses parents et le centre. Puis en février, Lucas est mis sous ritaline (traitement de l'hyperactivité) et Catherine veut lui permettre de retrouver le contact des autres enfants.

Non, avec ou sans médicament

Elle propose alors à la nouvelle directrice du centre, Morgane Masala, de reprendre Lucas à l'essai, une heure ou deux par jour. C'est un non définitif.
« Je sais que c'est très difficile un enfant hyperactif mais il n'a rien fait de mal, il n'a blessé personne, dénonce la maman. Rien ne justifie de le refuser. »
Ne connaissant pas le garçon, la directrice explique sa décision par l'avis de son président, Marc Perez, et de l'équipe d'animation. « Apparemment ça c'était très mal passé quand Lucas était au centre, raconte Morgane Masala. Certains enfants n'avaient plus voulu venir parce qu'ils avaient peur de lui. »
Si elle admet qu'un traitement « aurait pu changer quelque chose », la directrice s'en tient à la réticence du personnel, se défendant cependant de refuser les enfants handicapés. « Mais dans ce cas, il y avait une lourde histoire derrière. »
Là où le bât blesse, c'est lorsque Marc Perez affirme, lui, qu'il n'avait pas été mis au courant du traitement. « Si je l'avais su, je n'aurais jamais refusé. » Le président reconnaît « un couac » et « une erreur de communication » dans ce dossier.
Il a depuis proposé de donner une seconde chance à Lucas mais le garçon va désormais au centre de loisirs de Baraqueville où tout se passe très bien. Pour lui ça s'est arrangé mais pour sa mère, la pilule n'est pas passée. « Ce que je trouve inadmissible c'est que le centre ne l'a pas laissé essayer et ne l'a même pas rencontré. »
http://www.ladepeche.fr/article/2011/05/04/1073644-Rieupeyroux-Lucas-l-enfant-hyperactif-qui-derange.html

Aucun commentaire: