lundi 4 mai 2015

Cazeneuve à Calais pour inciter les migrants à demander l'asile en France

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu lundi à Calais (Pas-de-Calais) pour observer les conditions d'accueil des migrants et les inciter à demander l'asile en France.
"Trop de migrants qui pourraient bénéficier de l'asile en France hésitent encore", dans l'espoir de gagner la Grande-Bretagne, a-t-il affirmé lors d'un discours. "Nous devons leur faire comprendre clairement que l'asile en France est la meilleure chance pour eux".
Le ministre a commencé sa visite par le camp où plusieurs centaines des migrants ont installé leurs abris de fortune, généralement connu sous le nom de "new jungle", à un kilomètre environ du centre d'accueil de jour Jules Ferry, un ancien centre aéré situé à l'écart du centre-ville où les migrants peuvent recevoir un repas, prendre une douche, recharger leur portable ou se faire soigner.
Au ministre qui les invitait à déposer une demande en France, les migrants ont mis en avant leurs craintes d'être renvoyés vers l'Italie ou la Roumanie, les pays par lesquels ils sont entrés dans l'Union européenne, si leur dossier était rejeté. "Je veux passer en Grande Bretagne, il n'y a pas de travail ici", explique ainsi Mohamed, un Afghan installé sur le campement.
Mais "notre action porte ses fruits", a assuré M. Cazeneuve, en faisant état de 455 demandes d'asile depuis le début de l'année à Calais. Cependant, "tous ceux qui ne relèvent pas de l'asile doivent être reconduits à la frontière", a-t-il martelé devant la presse.
Il s'est ensuite entretenu avec des responsables d'associations intervenant sur le terrain, qui lui ont fait part de leurs difficultés, avec une "montée en flèche" selon elles des demandes de repas ces derniers jours.
"Nous recevons maintenant les migrants qui sont arrivés en Italie il y a trois semaines. Le problème va continuer et malheureusement je ne sais pas comment nous y ferons face", a affirmé l'un d'entre eux.
Martine Devries, de l'association Médecins du monde, a dénoncé lors de la table-ronde un "bidonville" sur le campement de migrants. "Il y a un début d'épidémie de gale. Ils défèquent dans les buissons. Quand nos bénévoles vont sur ce terrain, les gens disent qu'ils ont faim et soif", a-t-elle ajouté.
Plusieurs ONG ont dénoncé ces dernières semaines à propos de la "new jungle" l'établissement d'un "Sangatte sans toit", estimant que les autorités avaient "établi volontairement un bidonville". Elles affirment que les forces de l'ordre ont fait pression sur les migrants pour qu'ils s'installent là après avoir quitté le centre-ville.
- 'Solutions communes' -
Réfutant vivement ce terme de "bidonville", M. Cazeneuve a également réagi aux accusations de violences vis-à-vis de migrants en soulignant qu'il s'agissait pour le moment d'allégations non prouvées. Le comportement des forces de l'ordre "doit être "exemplaire" et "s'il ne l'est pas, il doit y avoir des sanctions", a-t-il ajouté. Mais il a mis en garde contre "le tohu-bohu médiatique" pouvant entraîner des accusations hâtives.
"Je suis venu trois fois, je reviendrai car je veux vérifier les conditions dans lesquelles ce que l'on fait est mis en oeuvre", a-t-il ajouté.

http://www.lepoint.fr/societe/cazeneuve-a-calais-pour-inciter-les-migrants-a-demander-l-asile-en-france-04-05-2015-1926213_23.php

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