lundi 22 septembre 2014

Tollé sur Internet après l’agression d’une jeune fille à Nancy

L’agression filmée et mise en ligne d’une fille de 18 ans à Nancy a déchaîné les réseaux sociaux ce week-end, contre la principale auteur des faits, une mineure de 16 ans qui a été mise en examen ce dimanche.
Un juge des enfants a mis la jeune fille en examen pour « violences volontaires en réunion et sur personne vulnérable », sa victime souffrant d’un léger handicap physique, a déclaré hier le parquet de Nancy.

Plus de 120 000 vues pour la vidéo

Elle a été placée en « liberté surveillée préjudicielle », sous la surveillance et le contrôle d’un éducateur. Une mesure provisoire d’observation allant jusqu’à six mois, dans l’attente de son jugement. L’adolescente « a exprimé des regrets », selon le parquet. Elle encourt une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement.
Sur une vidéo qui affichait plus de 120 000 vues sur YouTube hier soir, on aperçoit une adolescente, à visage découvert, s’en prendre, visiblement par hasard, à une autre jeune fille assise sur un banc dans un parc du centre-ville de Nancy, en plein jour.
« Tu m’as regardée de travers ! Lève-toi ! », intime-t-elle à la jeune fille apeurée, avant de lui administrer deux gifles, sous l’œil amusé d’amis filmant simultanément la scène avec un téléphone portable. La victime, en pleurs, prend ensuite la fuite.
Après avoir rapidement identifié l’auteur des faits et révélé son nom, les réseaux sociaux se sont déchaînés contre elle pour dénoncer son geste, souvent en l’injuriant et en la moquant, à propos notamment de son physique, au moyen de photomontages.

« Lynchée » par les internautes

La publication sur Facebook de la vidéo de l’agression a rapidement entraîné la garde-à-vue de l’auteur des faits, puis sa mise en examen. Trois amies de l’agresseur, âgées de 15 ans, ont été placées en garde à vue, avant d’être libérées samedi. Elles seront ultérieurement convoquées devant un juge pour répondre de leurs actes. Opérant à visage découvert, l’auteur principal des faits n’était pas difficile à identifier. Dans la foulée, au fur et à mesure que la vidéo de la claque circulait sur les réseaux, les internautes entreprenaient à leur manière de « venger la victime ». Très vite, ils rendaient publiques ses coordonnées internet, et son numéro de téléphone mobile, ainsi que ceux de ses parents. Les photos de l’adolescente récupérées sur ses comptes, ainsi que des captures d’écran de la vidéo, étaient détournées pour la ridiculiser. Son apparence physique servait de prétexte à des moqueries et des insultes. Dans le même temps, des pages Facebook et un compte Twitter de soutien à la victime multipliaient les messages de réconfort. Sur la plateforme de partage vidéo Youtube, on comptait hier après-midi plus de 20 clips sur le thème de la vengeance. Sur Facebook, on dénombre une quinzaine de pages intitulées « Soutien à la jeune fille injustement agressée », qui regroupaient 385 000 « j’aime ».

http://www.leprogres.fr/faits-divers/2014/09/22/tolle-sur-internet-apres-l-agression-d-une-jeune-fille

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