vendredi 26 septembre 2014

Pratiques douteuses dans une résidence du 3e âge

Fin août, deux Toulousains sont restés longuement au chevet de leurs mères dans une maison de retraite. Cette position d'observateurs leur a révélé les dysfonctionnements ordinaires de l'établissement.
Il y a tout juste deux ans, la résidence «Vitalité Sérénité» ouvrait ses portes dans une impasse qui longe l'ex-caserne Niel. Olivier centenaire planté dans la cour et larges couloirs clairs : l'établissement où vivent 83 résidants inspire confiance. Il fait pourtant depuis quelques jours l'objet d'une enquête des services de l'agence régionale de santé (ARS) et du conseil général de la Haute-Garonne. Ces investigations font suite aux déclarations des fils de deux résidentes de l'établissement. L'un d'eux doit aujourd'hui chercher une autre maison de retraite pour héberger sa mère âgée de 89, car après avoir observé et décrit à la direction le fonctionnement du service il a reçu un courrier lui indiquant la «volonté (de la direction) de mettre fin au contrat d'hébergement de (sa) maman», en raison d'une «rupture de confiance réciproque». L'autre, photos à l'appui continue de dénoncer les pratiques de la résidence. Parmi celle-ci : le service de la soupe réalisé avec des timbales en plastique en raison de l'absence de louches. Des veilleuses de nuit qui ne répondent pas aux appels et expliquent que leur téléphone n'a plus de batterie. Les mêmes qui indiquent froidement au fils de la vieille dame mourante que la perfusion d'hydratation posée pour la nuit, mais qui vient de se désamorcer à 20 h 00, ne pourra être reposée que douze heures plus tard car l'infirmière est absente. Autant de dysfonctionnements que les deux hommes attribuent à un manque chronique de personnel. La direction et le médecin coordonnateur de l'établissement reconnaissent une partie de ces pratiques. Le service de la soupe avec des timbales «c'est un manquement au service hôtelier qui a duré deux ou trois jours, il y a parfois quelques petits dysfonctionnements», admet Jean-Louis Serpe le PDG «Mais en revanche chaque étage dispose de batteries pour charger les téléphones.» «Il fallait continuer à hydrater cette dame, et c'est vrai que la réponse est maladroite, mais on pouvait aussi attendre le lendemain pour replacer la perfusion», explique le docteur Jean-François Jammes. Mais pour le PDG c'est avant tout «l'affect de ces personnes par rapport à leurs mères qui est à l'origine des problèmes.» L'enquête dira la suite.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/09/26/1959495-pratiques-douteuses-dans-une-residence.html

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