dimanche 23 mars 2014

Villecomtal. Henri désespère de toucher sa retraite

Depuis un an, on ne me paie plus la retraite. Le cordon de la bourse, il est à sec.» Dans son malheur, une chose est sûre, Henri Cazaux n'a pas perdu son sens de l'humour. À bientôt 78 ans, il pourrait couler une paisible retraite, avec son épouse, entouré de ses chiens et de ses poules dans sa maison de Villecomtal-sur-Arros. Ce village natal où il est revenu vivre en 1992 après 30 ans de carrière de cheminot en région parisienne. Affilié à la caisse de prévoyance et de retraite du personnel de la SCNF, basée à Marseille, Henri Cazaux percevait normalement ses trimestres de pension, jusqu'en 2012. «Je suis payé par chèque bancaire. C'est en avril 2013 que ma banque m'a signalé un problème sur mon compte. C'est alors que je me suis rendu compte qu'on ne m'avait pas versé le 2e trimestre 2012.» L'ancien cheminot ne touchera pas non plus les 3e et 4e trimestres de 2013... ni le premier de 2014. Conséquence de ce retard qui dépasse les 11 000 euros : des finances dans le rouge. «Mes ressources aujourd'hui ? Je vis avec la retraite de ma femme, c'est tout. Sans ça, ce serait la panade.»
Bien sûr, Henri a multiplié les démarches, au téléphone et par courrier, avec sa caisse de retraite. «Je n'ai pas reçu ces quatre chèques et eux me disent qu'ils ne les ont pas débités. J'ai fini par signer un acte de désistement. En principe, ce n'est que lorsqu'on est décédé qu'on vous coupe la retraite. Pour démontrer que j'existais encore, j'ai envoyé un certificat de vie, mon acte de naissance et une attestation que je suis allé chercher à la gendarmerie de Marciac.»
La caisse aurait aussi égaré son adresse. De ce côté-là, les choses s'améliorent : le 28 février, Henri Cazaux a reçu un courrier de Marseille indiquant : «Nous avons bien pris note de votre nouvelle adresse».
«Mais je n'en ai pas changé, j'habite toujours au 1, route du Commandant Dargaignon», s'exclame le retraité, découragé. «On me balade au téléphone. Je suis dans l'impasse. J'attends, j'attends... mais il ne faut pas attendre trop. Avec ce reliquat de quatre trimestres, je pourrais changer la voiture», s'exclame Henri. «Je plaisante amèrement.»

http://www.ladepeche.fr/article/2014/03/23/1846395-villecomtal-henri-desespere-de-toucher-sa-retraite.html

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