mercredi 10 juin 2015

Son bailleur lui en fait voir des vertes et des pas mûres

Le clos de la Chaineraie chemin de Matras… Nous ne sommes pas là dans l'une de ces réserves «Relais et Châteaux», mais plus simplement dans une résidence privée qui se donne des airs grandiloquents derrière ses grilles télécommandées tenant les intrus à distance. Ici se côtoient des petites maisons mitoyennes agrémentées de leur jardinet… et de leur piscine. Un petit paradis ? Pas pour Monique Vergé qui loue ici pour 700 euros/mois auprès de l'agence Elience à Toulouse, un logement de type F 4. Diminuée depuis un accident de voiture, cette retraitée vit avec son fils gravement handicapé qui ne quitte jamais son fauteuil électrique. Monique Vergé, 74 ans, a l'habitude de se coltiner son bailleur, voire son propriétaire demeurant dans le département : taille des arbres, chauffage électrique énergivore… et depuis trop longtemps, piscine inutilisable…
Margelles défaillantes, liner percé, moteur incapable de tourner… Sa piscine privative qu'elle aimerait utiliser, qui ferait le plus grand bien à ses articulations et au corps meurtri de son fils handicapé, n'est plus qu'une mare d'eau stagnante et croupie, désespérément verte qui, la nuit tombée, attire moustique et crapauds.

Faire bouger le bailleur : un très long combat

Le problème ne date pas d'hier L'inaction de son bailleur, non plus. Dès 2006, les services d'hygiène de la ville de Montauban notaient «un dysfonctionnement du système de filtration» de cette piscine, relevaient les «nuisances» liées à cet état de fait, soulignant noir sur blanc «une mare d'eau croupie attirant les moustiques». Trois mois plus tard, les mêmes services envoyaient une nouvelle mise en demeure à l'agence évoquant «une situation inacceptable», donnaient 15 jours au bailleur pour faire diligence et remettre l'équipement en conformité… Avec les normes d'hygiène et de sécurité. En vain. Une ultime relance un peu plus tard restait elle aussi sans effet. Le constat d'huissier réalisé à la demande de la locataire n'a pas plus ému l'agence. Ce n'est qu'en 2010 qu'elle mandatait un expert, lequel concluait à «un problème esthétique (sic) non couvert par l'assurance dommage». Il y a trois semaines l'avocat de la locataire envoyait à son tour à Elience un courrier en recommandé. Ce dernier attend encore le retour.

Sous la pression, le bailleur dépêche un technicien

L'interpellation de l'agence et du propriétaire par notre rédaction la semaine dernière a paru «réveiller» tout ce monde qui se renvoyait tranquillement la balle, l'agence expliquant ne pas avoir le feu vert du propriétaire pour engager des travaux, ce dernier assurant ne pas avoir reçu de devis de l'agence…
Mais en ce début de semaine, miracle ! Un technicien mandaté par l'agence est venu chez Mme Vergé. Joint par nos soins, ce dernier a promis de vider la piscine, de colmater le trou dans le liner et de remettre en eau le bassin. La fin du calvaire pour Monique Vergé ? Cette retraitée l'espère. Ce serait là le terme d'une histoire somme toute éloquente sur la posture de certains bailleurs plus soucieux de rentabilité que de service rendu… Car face à l'inertie du bailleur, le conseil de Mme Vergé ne voyait plus qu'une action devant le tribunal d'instance pour le contraindre à assumer ses charges… Cherchez l'erreur !

http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/10/2121681-bailleur-fait-voir-vertes-mures.html

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