jeudi 11 juillet 2013

Le scandale d’espionnage qui fait trembler le duché

Depuis 18 ans, Jean-Claude Juncker était à la tête du gouvernement luxembourgeois. Une longévité unique en Europe qui a pris fin mercredi soir, à l’annonce de la démission imminente du gouvernement. Ce dernier a été affaibli après que le parti socialiste, qui formait une coalition avec le parti chrétien-social de Juncker, a déposé une demande de dissolution de la Chambre des députés, mettant en minorité le parti au pouvoir, explique «Le Quotidien». La raison avancée par Alex Bodry, le président du PS luxembourgeois, est simple: il estime que le Premier ministre doit assumer l’échec du contrôle des services de renseignement, soupçonnés d’abus de pouvoir. «Je prends note qu’une grande majorité des membres de cette chambre (...) pensent qu’il doit y avoir des élections anticipées», a déclaré Juncker à l’issue de sept heures de débat mercredi. Il avait répété à l’envi que «le service de renseignements n’était pas [sa] priorité politique».
Depuis novembre dernier, le Service de renseignement de l’Etat luxembourgeois (SREL) est passé au crible. L’hebdomadaire «D’Lëtzebuerger Land» avait publié à cette date la retranscription d’un rendez-vous entre Jean-Claude Juncker et Marco Mille, l’ancien directeur du SREL (de 2003 à 2010), datant de 2008. Pendant l’entretien, enregistré vraisemblablement avec une montre équipée d’un micro, Mille révélait l’existence d’un fichier de renseignements constitué de «300 000 fiches» de citoyens ou personnalités politiques depuis les années 1960, rappelle «L’Essentiel». Il évoquait également les coopérations régulières entre le Grand-duc et les services secrets britanniques. Jean-Claude Juncker est accusé de n'avoir pas agi en conséquence, après avoir eu connaissance des écoutes illégales.
Une commission parlementaire avait été créée un mois après afin de dévoiler pleinement les activités du Service, soupçonné d’avoir réalisé des écoutes illégales de citoyens. Le 25 janvier, Juncker y avait été entendu, tout comme Marco Mille, son prédécesseur, Charles Hoffmann, et son successeur, Patrick Heck. Juncker avait alors qualifié l’enregistrement à son insu de geste «inacceptable», dont il n’avait appris l’existence qu’en 2009, rapporte Wort.lu

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