dimanche 14 juillet 2013

À Vallauris, les croque-morts se trompent de cadavre

Une inversion de corps s'est produite à l'athanée de Cannes puis au cimetière Saint-Bernard: le défunt inhumé dans le caveau familial n'était pas le bon! Une affaire invraisemblable.
C'est le genre d'affaire que l'on n'imagine pas sous nos latitudes. Une inversion de corps à la morgue, l'inhumation de Pierre à la place de Paul… et, au final, une valse de corbillards pour tout remettre en ordre !
Le 1er mars, la dépouille de Yves C. est découverte dans son appartement. Le décès remonte à plusieurs jours.
Le corps, dans un état de décomposition avancée, est glissé dans une housse noire et transféré le soir même à l'athanée de Cannes. À son arrivée au funérarium, il est placé dans une case de congélation - dite « case négative ».
Six jours plus tard, à 9 h 30, des salariés de l'entreprise Mazzola, sous-traitant des pompes funèbres de l'Espérance d'Antibes, se présentent pour enlever le corps et le conduire au cimetière Saint-Bernard de Vallauris.
Dans la case négative, deux emplacements sont occupés : l'un par Yves Capello, l'autre par un certain Jacques Campana décédé quelques jours auparavant.
Tout dérape à cet instant.
C'est la dépouille de Campana que les croque-morts glissent dans le cercueil de Capello. C'est Campana qui est chargé dans le corbillard, transporté jusqu'au cimetière et inhumé dans le caveau de famille des Capello.
Vérifier l'identité ? « Personne ne l'a fait »
En théorie, ce type de confusion est impossible. Lors de l'enlèvement, l'identité du défunt doit être vérifiée conjointement par le maître de cérémonie des pompes funèbres, par un représentant de l'athanée et par le policier de permanence. Pour cela, il suffit de consulter le bracelet noué au poignet du macchabée.
« Personne ne l'a fait, reconnaît François Delecour, fondateur et ancien gérant des pompes funèbres de l'Espérance. La dépouille dégageait une odeur abominable. On s'est fié à l'étiquette apposée sur la case qui mentionnait bien le nom de Capello. »
À 11 h 30, l'inhumation est terminée. En fin d'après-midi, une hôtesse de l'athanée appelle, affolée, l'entreprise de pompes funèbres : « Il y a eu une erreur… »
« Nous avons immédiatement prévenu la famille Capello, explique Élisabeth Delecour, gérante de l'Espérance. Ils nous ont donné leur accord pour ouvrir leur caveau et sortir le cercueil. Le lendemain matin, je me suis présentée à l'hôtel de Ville de Vallauris pour obtenir les autorisations. »
Le conservateur du cimetière, Jean-Marc Michelet, prévient aussitôt le maire qui autorise l'exhumation de Jacques Campana.
Le 7 avril, à 14 h 10, le caveau est ouvert. Le cercueil est chargé dans le corbillard. Direction Cannes.
À l'athanée, Campana est remis dans sa case, Capello installé dans sa bière. Retour à Vallauris. À 15 h 13, la tombe est refermée. Erreur réparée ? Certes. Mais au prix d'un certain nombre de libertés prises avec la réglementation.

http://www.nicematin.com/antibes/a-vallauris-les-croque-morts-se-trompent-de-cadavre.1347150.html

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