vendredi 27 juin 2014

HAM Le «scandale» de Monsieur 50 000 euros

Le maire élu en mars Grégoy Labille s’adjoint un collaborateur. Coût pour la Ville : 50 000 €. « Scandale », selon Marc Bonef. Un « choc » pour Éric Legrand.
Le maire affiche et affirme ses choix. Lors du conseil municipal, mercredi 25 juin, Grégory Labille (UDI) a dressé une longue liste de ses dossiers prioritaires. Dont son ambition de revoir le plan de circulation et le stationnement en centre-ville, qui conduiraient à une redynamisation commerciale. Pour mener à bien son projet, la majorité doit bien évidemment mettre en face des financements.
Alors, certes, les finances léguées par l’ex-premier magistrat UMP Marc Bonef sont saines, observe en substance le receveur municipal. Mais dans une ville où 62 % des foyers sont non-imposés, la moindre ligne de crédit ou de débit est étudiée à la loupe. Et quand 50 000 € sortent des caisses pour un nouveau poste, l’opposition est vent debout.
1 LE POSTE
Pour l’épauler dans sa fonction de maire, Grégory Labille va faire appel à un «  collaborateur de cabinet  ». Ce qui grèverait de 50 000 € par an le budget municipal. Le premier à s’insurger est le conseiller d’opposition Éric Legrand (par ailleurs président du Pays hamois) : «  Je suis choqué ; si vous avez besoin d’aide, payez-le sur vos indemnités. 50 000 €, ce sont huit emplois d’avenir ou deux fois l’intégralité des subventions aux clubs sportifs.  »
La deuxième salve vient de la droite, et est lancée par l’ex-premier adjoint désormais dans l’opposition, Philippe Jouglet : «  Ce Monsieur 50 000 €, c’est plus 3 % de taxe locale.  » Et de dresser lui aussi sa liste d’affectation éventuelle de cette somme : «  Deux ASVP (ndlr, agent de surveillance de la voie publique) et trois contrats d’apprentissage. Donc cinq personnes à qui nous permettrions d’avoir un travail et de se former.  »
Le coup le plus violent, car le plus insidieux, est porté par Marc Bonef. Solennel, il s’adresse à «  tous les conseillers  » : «  C’est légal mais moralement inacceptable vis-à-vis des Hamois. C’est un emploi politique. Bientôt, vous demanderez une voiture avec chauffeur. Revenez sur terre, c’est un scandale.  »
Droit dans ses bottes, le maire, sous le feu, parade d’un ton calme et posé, sachant que le sujet allait susciter la polémique : «  Sa mission, ce sera le suivi dans le temps et la réussite du projet municipal, des dossiers prioritaires. Il coordonnera l’équipe municipale, prendra en charge les demandes des administrés, sera responsable de la communication interne et externe…  » Un peu plus tôt, il avait résumé d’une phrase le rôle de son futur collaborateur : «  Faire aboutir les projets pour lesquels ont voté les Hamois.  » Il y eut de nouveau un vote. C’était hier, sur ce dossier, à bulletin secret, comme souhaité par Marc Bonef et accepté par Grégory Labille. Sans surprise, seule l’opposition a voté contre «  Monsieur 50 000 €  ».
2 H’AMIS DES MOTS
L’association luttant contre l’illettrisme pourrait fermer mi-juillet (Courrier picard du 17 juin). Pour l’aider à sortir de la panade financière, la municipalité pourrait lui verser 10 000 € de subvention. Niet pour Marc Bonef. Certes, «  tout le monde est d’accord pour lutter contre l’illettrisme  ». Mais «  or de question de se substituer à l’État, à la Région, dont ce sont les compétences. C’est fort de café de faire appel au contribuable local, qu’il paye ce que les autres ne veulent pas payer. À terme, c’est un risque d’augmentation d’impôts.  » La réponse de Grégory Labille tient en une phrase claire, nette et concise: la municipalité s’engagera financièrement uniquement si des partenaires l’accompagnent.
3 DU PAIN ET DES JEUX
Selon Marc Bonef toujours, l’équipe municipale préfère «  les pains et les jeux au travail de fond  ». L’illustration selon lui : le non-désamiantage du toit de l’école Jean-Zay. Pas d’urgence assure le maire qui s’en est informé auprès du directeur des services techniques : «  Les travaux peuvent attendre un an, il semble que la sécurité soit assurée. »
4 BISBILLES SUR LE PARC
Parmi les projets prioritaires du patron de l’exécutif municipal, «  le parc laissé à l’abandon depuis des années  ».
Des mots qui restent en travers de la gorge de l’incontournable ancien maire devenu premier opposant, Marc Bonef : «  Je ne peux pas laisser dire ça. Des travaux ont été effectués au moment du centenaire, et compte tenu du nombre d’actes de vandalisme, il fallait, avant tout aménagement, le mettre en sécurité par la vidéoprotection. Enfin, le curage de l’étang était prévu. Les engins qui allaient venir auraient abîmé le parc. Or, ces travaux de curage ont traîné pour des raisons indépendantes de la Ville.  » Sibyllin pour éviter de nourrir la polémique, Grégory Labille précise que, par «  abandon  », il entendait celle de la «  végétation  ».

http://www.courrier-picard.fr/region/ham-le-scandale-de-monsieur-50-000-euros-ia183b0n395887

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