Ministre des Affaires européennes, il donne toute satisfaction. Une bonne raison pour lui faire remplacer au pied levé Jérôme Cahuzac, le ministre du Budget, dont il s'avère qu'il possède un compte en Suisse, ce qui est fâcheux. Cazeneuve est dépêché pour combler ce vide et faire oublier ce qui est devenu une affaire d'État. Le malheureux s'immerge dans les chiffres, plonge dans les dossiers et ce n'est pas simple de s'initier aux arcanes de la comptabilité publique. Il négocie, ministre après ministre, leurs budgets, et ce n'est pas commode de les convaincre que les économies, ce n'est pas seulement pour les autres. Une fois encore, il s'en sort plutôt bien.
Une autre affaire d'État
Le voilà devenu maitre d'oeuvre de ce qui est le plus difficile, le plus inédit, le plus stratégique : trouver 50 milliards d'économies ! Il est de tous les conseils sur la dépense publique présidés par Hollande. Il épluche, il traque, il piste et dépiste le moindre gisement : ici, quelques millions ; là, quelques dizaines de millions. Bruxelles attend avec impatience sa copie. Il en va de la crédibilité de la France, de ses efforts et de ses promesses. Il en va de l'aval donné par la commission européenne au budget français.C'est précisément le moment où l'on exfiltre Cazeneuve ! Pour régler, il est vrai, une autre affaire d'État : Hollande et Valls ne s'entendent pas sur le titulaire du ministère de l'Intérieur. Chacun a son candidat que l'autre récuse. Il faut en sortir, trouver un compromis, un troisième homme. Bernard Cazeneuve, évidemment. Tant pis si notre homme, sans lui faire injure, ne connaît rien aux affaires de sécurité. On est sûr, d'ailleurs, qu'il s'y mettra très vite : une bonne raison pour le nommer sans attendre ministre d'autre chose.
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