mercredi 2 avril 2014

Pôle Emploi : 756 millions d'euros versés à tort

L'an dernier, l'assurance chômage a versé à tort 756 M€ d'indemnités chômage. Les deux tiers de cette somme ont été recouvrés mais les remises de dettes explosent.
Plus de 756 millions d'euros d'allocations-chômage ont été versés à tort par Pôle emploi à des chômeurs en 2013. C'est plus qu'en 2012, année où cette somme avait atteint 720 millions. L'information a été divulguée hier par l'Unédic, l'organisme paritaire qui gère l'assurance chômage.
Au total, selon un rapport du médiateur national de Pôle emploi, les «trop-perçus» versés par l'opérateur public avaient atteint 812 millions en 2012, en incluant, en plus des allocations-chômage (aide au retour à l'emploi notamment), les allocations de solidarité financées par l'État (aide spécifique de solidarité etc.).
À l'été 2013, le médiateur de Pôle emploi avait pointé du doigt l'enjeu de ces «trop-perçus» : financier pour l'organisme et humain pour des demandeurs d'emploi en situation de détresse, auxquels on demande de rembourser des sommes pouvant atteindre plusieurs milliers d'euros. Il avait prôné une simplification du système d'indemnisation, un appel entendu par les partenaires sociaux qui viennent de signer un accord qui réforme et simplifie certaines règles.
L'Unédic, qui gère les seules allocations-chômage, estime que «le poids des indus (ou trop perçus) rapportés aux dépenses d'indemnisation est resté stable, à 2,52 %». En 2013, trente milliards d'euros d'allocations ont été versés aux demandeurs d'emploi en 2013.
Fin décembre, près de deux tiers (64,4 %) de ces «indus», comme les appelle Pôle emploi, avaient été recouvrés par l'opérateur public. En revanche, les demandes de remises de dettes sont, elles, en forte hausse : plus de 62 000 ont été formulées par des chômeurs en 2013, contre 55 000 l'année précédente (+13 %). Car les demandeurs d'emploi n'ont pas toujours les moyens de rembourser.
In fine, Pôle emploi a effacé totalement ou partiellement l'ardoise de chômeurs pour un montant de 10 millions d'euros, un chiffre également en forte augmentation (+18 % par rapport à 2012). Après le suicide par immolation en février 2013 d'un demandeur d'emploi nantais en fin de droits, redevable de quelques centaines d'euros, les associations avaient réclamé un «moratoire» sur ces trop-perçus. Pôle Emploi a donc renforcé l'expertise des conseillers et a «humanisé» les demandes des remises de dettes

http://www.ladepeche.fr/article/2014/04/02/1854127-pole-emploi-756-millions-d-euros-verses-a-tort.html

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