samedi 6 avril 2013

Val-de-Marne : les pompes funèbres n’ont pas attendu la famille à l’enterrement

Un corps, un cercueil mais pas de famille à l’enterrement. Il y a quelques semaines, un homme de 64 ans, originaire de Villeneuve-Saint-Georges, a été inhumé sans la présence de sa famille. Une histoire à peine croyable qui a provoqué l’ire des proches. « C’est scandaleux, on a l’impression qu’il a été enterré comme un chien », s’insurge Françoise, 66 ans, une belle-sœur du défunt.Dans le collimateur de cette famille, originaire d’un petit village de la Somme, une entreprise de pompes funèbres de Villeneuve-Saint-Georges. Cercueil à 1870 €, ouverture du caveau à 895 €, corbillard à 555 € ou encore équipe de porteurs à 570 €, la famille avait pourtant tout prévu et organisé des funérailles pour la somme rondelette de 6214,50 €. La date et l’heure de l’enterrement étaient même arrêtées, le 12 mars 2013, à 9h30. Mais la veille au soir, le frère du défunt, 70 ans, ancien chef cuisinier dans la restauration collective, appelle l’entreprise, les Pompes funèbres générales. « Il y avait un risque de neige et de verglas, la vigilance orange était déclenchée, détaille Françoise, son épouse, ancienne secrétaire notariale. Nous avons prévenu qu’on ne pourrait pas venir. On nous a répondu qu’on allait nous recontacter. On attend toujours leur appel. » Le matin des obsèques, quelques heures avant l’enterrement, nouveau coup de fil de la famille qui confirme qu’elle ne pourra pas se déplacer et demande un report. Les 123 km qui la séparent de Villeneuve-Saint-Georges sont impraticables. Plusieurs dizaines de centimètres de neige sont tombés sur le nord de la et des congères se sont formées. Mais, trop tard : les obsèques sont maintenues. Quatre ou cinq amis seulement assistent à l’enterrement au cimetière de Saint-Chéron (Essonne), où se trouve le caveau familial. « Aucun membre de sa famille, ni son frère ni ses neveux, n’y était, énumère Françoise. On avait choisi son costume et préparé de la musique pour la cérémonie. »
Contacté, un porte-parole des Pompes funèbres générales estime qu’il s’agit d’un malentendu : « Nous n’avions pas compris qu’il fallait reporter les funérailles. » La société rappelle aussi qu’il y a un délai légal de six jours à respecter pour enterrer une personne, même si une dérogation préfectorale est toujours possible. « Il ne faut pas croire que nous sommes insensibles. Nous avons conscience du caractère exemplaire que nous devons avoir, insiste le porte-parole. Nous ne pouvons pas refaire les obsèques Mais nous cherchons une solution. »
Si, pour le moment, l’argent des funérailles n’a pas été encaissé à cause d’une erreur d’écriture sur le chèque, rien n’a été proposé à la famille. « Nous demandons au minimum un geste commercial, confie Françoise. Il y a un préjudice moral. Nous avons payé un certain nombre de prestations. Nous ne savons pas si elles ont été effectuées. Enfin, nous voulons surtout des excuses. C’est incroyable, on les attend toujours. » Selon la famille, aucune démarche n’a été entreprise par les Pompes funèbres générales entre le 12 mars, jour des obsèques, et le 27 mars. Quinze jours de silence finalement interrompus mercredi par un coup de fil. « On nous a dit qu’il y avait un problème avec le chèque et qu’il fallait en renvoyer un, confie Françoise. On nous a demandé ce qu’on voulait et on nous a promis de répondre à notre lettre de réclamation envoyée le 12 mars. »
Parallèlement, les proches ont écrit au préfet du Val-de-Marne mais aussi au maire de Villeneuve-Saint-Georges pour les informer. « On ne pouvait pas se déplacer, c’était un cas de force majeure, répète inlassablement Françoise. Ils ne nous ont pas écoutés. Mon beau-frère a été enterré sans sa famille. On n’a pas pu le voir une dernière fois et lui dire au revoir. »

http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/bobigny-nouvel-incendie-dans-le-camp-rom-des-coquetiers-31-03-2013-2685693.php

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