vendredi 31 décembre 2010

Privé de réveillon à cause de son handicap ?

"Ce n'est pas de la discrimination, c'est de la protection". Sylvie Frelet, directrice d'un club de rencontres à Dijon n'en démord pas : non, elle n'a pas refusé l'inscription d'un jeune homme à la soirée du Réveillon au motif qu'il est handicapé. Elle le dit, elle le répète. L'histoire est relatée ce jeudi dans le quotidien régional Le Bien public sous le titre : "Il se voit refuser l'accès à une soirée du réveillon à cause de son handicap". L'histoire, la voici. Lundi dernier, Sébastien Mertel, 30 ans, et Danièle, sa mère décident de s'inscrire au réveillon organisé par un club de rencontres. Il est célibataire, elle est divorcée, voici l'occasion de fêter le passage en 2011 agréablement. Danièle appelle pour s'inscrire. "Sylvie Frelet me demande alors si je suis la mère de Sébastien, raconte-elle à TF1 News. Quand je lui ai répondu oui, elle m'a expliqué que son club ne prenait pas de personnes handicapées..." Sébastien a le visage légèrement paralysé suite à un cancer quand il avait 3 ans. "Je voulais éviter que ce garçon ressente du rejet" Il y a quelques temps, la directrice du club avait déjà au Sébastien Mertel au téléphone. Il voulait s'inscrire, elle lui avait opposé une fin de non-recevoir. "Elle s'était rendu compte de mon handicap à cause de mon problème d'élocution, se souvient Sébastien Mertel. Elle m'avait demandé si j'étais en fauteuil roulant et puis elle avait fini par me dire que son club n'acceptait pas de personnes handicapées..." La raison de ce refus ? Elle ne voulait pas que les autres adhérents se sentent mal à l'aise, affirme Sébastien. Selon sa mère, les mêmes raisons sont avancées lundi. "Elle m'a précisé qu'elle dirigeait son club comme elle l'entendait, dit la mère de Sébastien. Cette femme m'a dit ça d'une froideur à me glacer le sang". "Je ne lui ai jamais interdit l'inscription à la soirée du Réveillon", martèle aujourd'hui, Sylvie Frelet, un brin agacée par la proportion prise par cette affaire. Jointe par TF1 News, elle argumente : "Ce n'était pas un refus, c'était un moyen de le protéger, dit-elle. Dans des soirées rencontres, c'est toujours compliqué pour les personnes qui ont un lourd handicap, on leur refuse de danser, on s'intéresse pas vraiment à elles... Moi, je voulais éviter que ce garçon ressente du rejet. Celle qui se dit touchée par le cas de Sébastien estime que "revivre un nouveau rejet quand on a un handicap lourd, c'est super dur..." Elle raconte aussi avoir proposé à Sébastien d'autres activités "où il y avait davantage de bienveillance que dans une soirée dansante comme des ateliers communication sur la confiance en soi, sur le partenaire idéal, sur la communication entre les hommes et les femmes etc." "Comment je peux vivre les choses, c'est mon problème pas le sien", répond Sébastien. D'ailleurs comment peut-elle me juger alors qu'elle ne m'a jamais vu ?" Selon lui et sa mère, l'organisatrice ne voulait surtout pas instaurer le malaise chez ses invités. "Elle ne m'a jamais parlé d'une gêne pour Sébastien", maintient Danièle Merlet. Cette dernière a porté l'affaire devant la Halde, (Haute autorité de lutte contre les discriminations). Et ce Réveillon finalement ? "On ne sait pas encore, répond Danièle Merlet. Avec cette histoire, on a eu des invitations de toutes parts !"
http://lci.tf1.fr/france/societe/2010-12/prive-de-reveillon-a-cause-de-son-handicap-6208102.html

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