mardi 7 décembre 2010

Anna: "On a supprimé la tombe de mon bébé!"

Anna a perdu son fils en 1961. Samedi, au cimetière de l’Est, en apportant des fleurs, elle a découvert un monticule de terre C’est une dame très digne mais très émue qui s’est confiée à nous. Anna est aujourd’hui une grand-mère comblée. Elle vit en Corse mais vient régulièrement à Nice. Notamment pour fleurir la tombe de l’enfant qu’elle a mis au monde le 13 juin 1961. Un garçon, Pascal, qu’elle perdit malheureusement six mois plus tard, le 4 décembre de la même année. Samedi, en cette date anniversaire, Anna s’est rendue au cimetière de l’Est, un bouquet de fleurs à la main. Mais lorsqu’elle arrive sur le lieu de la sépulture, c’est l’horreur, un cauchemar. Il n’y a plus rien. Juste un monticule de terre. Plus de tombe, plus de dalle, plus de nom. Anna est effarée. Elle ne comprend pas, s’adresse au gardien qui a du mal à cacher son émotion. « On ne m’a jamais écrit, jamais prévenu » « Cette tombe était entretenue, elle n’était pas abandonnée. Elle était dans un état impeccable. Je viens au moins une fois par an. Cela fait 49 ans que j’avais ce petit caveau d’enfant. Je me souviens qu’en 1961, on m’avait dit que, placé où il était, près d’une fontaine, on ne pourrait jamais le toucher ». La concession est-elle arrivée à échéance, comme c’est souvent le cas ? « On ne m’a jamais écrit, jamais prévenu, jamais rien réclamé. Pourtant on a mes coordonnées. Je suis joignable », s’indigne-t-elle. Au nom du respect des morts Anna s’est retrouvée avec son bouquet de fleurs à la main. Elle l’a finalement déposé sur une autre tombe d’enfant, mais elle reste sous le choc. Et elle n’est pas au bout de sa peine. Elle apprend alors que les restes du bébé ont été mis dans un ossuaire, et que la tombe a été « jetée à la décharge ». La dame veut en savoir plus. Elle a rendez-vous aujourd’hui au service des cimetières de la ville de Nice. « Je témoigne pour que ça n’arrive pas à d’autres personnes. Le respect des morts, c’est important. Vous savez, il y a quelque temps, chez moi, en Corse, les ossements d’un soldat mort pendant la guerre de 14-18 ont été ramenés près des siens, sur l’Île de Beauté ».
 http://www.nicematin.com/article/cote-dazur/anna-on-a-supprime-la-tombe-de-mon-bebe

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