Par ailleurs, un porte-parole du Parquet a précisé à l'AFP qu'une "exhumation avait été demandée aux autorités turques dans trois cas" de morts suspectes. Ces personnes, décédées en Allemagne, ont été enterrées en Turquie. "Une mise en accusation par le Parquet de Niels (Högel) devrait vraisemblablement intervenir au début de l'année prochaine", selon ce communiqué.
Le chef de l'enquête, Arne Schmidt, avait jugé cette affaire "unique dans l'Histoire de la République fédérale" en raison de son ampleur. C'est "effrayant, cela dépasse tout ce que l'on aurait pu imaginer", avait renchéri Johann Kühme, chef de la police d'Oldenbourg.
Pas de "préférences" d'âge ou de sexe
Niels Högel, 41 ans, a généralement tué des patients à l'aide de surdoses médicamenteuses injectées lorsqu'ils étaient en réanimation dans deux hôpitaux, à Delmenhorst et Oldenburg. Il a travaillé dans ces deux établissements hospitaliers entre 1999 et 2005. Il n'avait pas de "préférences" d'âge ou de sexe pour ses victimes sinon qu'il "préférait les patients se trouvant dans un état très critique", avait expliqué M. Schmidt. L'infirmier avait déjà été condamné en 2015 à la perpétuité pour deux meurtres et quatre tentatives s'étant soldées par la mort des patients.
L'affaire avait éclaté à l'origine en 2005, lorsque l'infirmier avait été surpris par une collègue en train de faire une piqûre non prescrite à un patient dans la clinique de Delmenhorst, ce qui lui avait valu en 2008 sa première condamnation pour tentative de meurtre. L'enquête avait été relancée en janvier 2014 car l'intéressé avait admis auprès d'un codétenu une cinquantaine d'homicides. Par la suite, il avait dit à un expert psychiatre avoir commis une trentaine de meurtres et une soixantaine de tentatives.
Cette affaire est cependant aussi celle des dysfonctionnements dans les deux cliniques où l'infirmier a pu opérer. Bien que les décès de patients aient eu lieu le plus souvent alors que Niels Högel était de service, aucun mécanisme interne n'a donné l'alerte.
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