vendredi 2 juillet 2010

Réforme des retraites : une publicité qui coûte (très) cher

Depuis le 22 juin, est diffusée, pour la seconde fois en quelques mois, une campagne de communication visant à faire accepter aux Français la réforme des retraites. Une publicité qui a un coût : plus de 7 millions d'euros
Selon un sondage BVA-Absoluce-Les Echos-France Info* publié le 22 juin, plus de la moitié des Français (56%) sont hostiles à la réforme des retraites et les deux-tiers (67%) considèrent que la politique économique du gouvernement est "mauvaise".

Le gouvernement s'est donc attaché depuis quelques mois a essayé de faire accepter la réforme du système de retraites à grands renforts de communication. Pour cela, le ministère du Travail a lancé dès le mois d'avril (du 21 au 28 avril) la "première vague" d'une campagne publicitaire, visant à persuader les Français de la nécessité de réformer, diffusée dans la presse écrite, à la radio, à la télévision et sur internet, puis "une seconde vague" depuis le 22 juin à la radio et le 27 juin à la télévision.

En quelques mois, le ministère a ainsi dépensé plus de 7 millions d'euros pour convaincre les Français à moins de deux ans de la prochaine présidentielle, selon Nouvelobs.com.

Rappelons qu'il faut ajouter à cette campagne, une autre campagne indépendante lancée elle-aussi au mois d'avril (du 24 avril au 10 mai) par l’Assurance retraite, la Cnav, pour un coût de 1.8 million d'euros selon la présidente de la Cnav citée par lefigaro.fr le 21 avril, également déclinée sous forme d’insertions dans la presse quotidienne nationale et régionale, les journaux gratuits et la télévision
Deux spots télévisés

Cette fois-ci, la campagne explique que "pour sauver nos retraites, le gouvernement a choisi d'augmenter l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans". Diffusés pendant quinze jours, deux spots télévisés répètent : "le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans se fera progressivement" et "qu'en est-il de compensation de la pénibilité du travail". Voilà les deux fers de lance d'une reconquête de l'opinion publique, après une réforme qui passe mal, voire très mal.

Ce type de campagne en deux phases est classique. "La première, explique Françoise Barquin, directrice de "Lobby&com", agence spécialisée dans la communication politique, est ce qu'on appelle du teasing. Elle sert à préparer l'opinion. La seconde partie intervient en général au moment où les mesures sont prises".

Dans tous les cas, le message à comprendre est : "Ne vous inquiétez pas".

Mais, en excluant ici la question de la légitimité de cette campagne de communication, une autre reste cependant à poser en ces temps de crise et de sacrifices annoncés : combien coûte-t-elle précisément aux contribuables ?
Combien ça coûte ?

La "première vague" diffusée en avril avait déjà couté 5 millions d'euros. Qu'en est-il de la "seconde vague" de cette campagne de communication ?

Selon le ministère du Travail, interrogé par Nouvelobs.com, le seul coût de production des spots télévisés est de 215.280 euros (ttc) et celui des spots radio est de 36.598 euros (ttc). A cela, il faut ajouter les prestations de l'agence BBDO et le prix des achats d'espace pour la diffusion de ces spots. La facture totale s'élève donc, toujours selon les chiffres du ministère du Travail, à 2.259.263 d'euros.

En effet, la diffusion de ces spots, particulièrement à des heures de grandes audiences alourdit considérable la facture. Ainsi, "le coût d achat d'espace télévisés est de 1.060.000 euros (pour la métropole et les DOM du 27 juin au 11 juillet inclus), et celui d'espace radiophoniques (du 22 juin au 4 juillet) est de 730.663 euros (ttc)", explique le ministère.

La facture globale de ces deux "vagues" de communication ministérielle se monte donc à plus de 7 millions d'euros.

Cela représente une part plus que conséquente du budget communication du ministère du Travail. En effet, selon Chantal Brunel, députée et UMP et rapporteur spécial, Celui-ci représente au total 5,5 millions d'euros inscrits au budget 2010 du ministère. Il faut tout de même souligner que celui-ci à diminué par rapport à 2009, car les rapports font état pour l'année précédente de 9 millions d'euros dépensés. Selon le ministère, en 2008, "le budget de communication du ministère avait été principalement consacré aux élections prud’homales (5,9 millions d’euros) et en 2009 à la lutte contre les Troubles musculo- squelttiques (1,630 million). Le budget total du Ministère du Travail s'élève à 876 millions d'euros selon ce dernier.

De son côté, Chantal Brunel précise qu'"en tant que rapporteur spécial [comme cela est son droit ndlr.], je vais demander au ministère la ventilation des crédits de la communication
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http://tempsreel.nouvelobs.com/dossier/la-reforme-des-retraites/20100701.OBS6518/communiquer-sur-la-reforme-des-retraites-une-publicite-qui-coute-tres-cher.html

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