lundi 26 juillet 2010

Radiothérapie : le rapport secret qui relance le débat

Alors qu’une vaste fronde entoure depuis des mois la fermeture annoncée du centre de radiothérapie de l’hôpital de Guéret, dans la Creuse, une note confidentielle, établie par les autorités sanitaires (Institut national du cancer, Agence régionale de santé, etc.), pour le ministère de la Santé, revient sur les précédents scandales d’irradiation de patients à Epinal et détaille le fonctionnement actuel du service de Guéret, très loin des nouvelles normes de sécurité édictées suite à ces scandales.
Voici les points clés de ce rapport sur la « situation de la radiothérapie du centre hospitalier de Guéret ».

Retour sur Epinal et Toulouse

« De 1987 à 2006, cinq mille patients ont été surirradiés » à Epinal (Vosges). Le document précise qu’à Epinal, « un seul radiophysicien était présent et travaillait en plus sur deux sites ». Sur la cohorte de 24 patients parmi les plus fortement irradiés, neuf sont aujourd’hui décédés. L’affaire toulousaine l’a montré : la sécurité n’est pas une « affaire de taille d’établissement ». A Toulouse, souvent classé en tête des hit-parades de journaux, 145 patients ont reçu accidentellement un surdosage de radiation du fait d’un « mauvais paramétrage » de l’appareil ».

Des cas rarissimes

Jusqu’à l’affaire d’Epinal, révélée en 2006, « quatre accidents graves seulement avaient été recensés dans le monde » : en Pologne (2001, 5 patients touchés), au Panama (2008, 28 patients touchés), au Costa Rica (1996, 115 patients) et Espagne (1990, 27 patients).

De nouvelles normes de sécurité

« Depuis ces affaires, les critères permettant aux agences régionales de santé d’autoriser le fonctionnement d’un service ont été renforcés » : « au moins 600 patients doivent être traités sur deux machines différentes pour être certain de pouvoir poursuivre le traitement en cas de panne » et il faut « pouvoir assurer la présence tout au long du traitement, c’est-à-dire toute la journée et toute l’année, d’une personne spécialisée en radiophysique médicale, ce qui signifie avoir plus d’un radiophysicien par site ». Sur la base de ces nouveaux critères, 176 centres ont reçu une autorisation de fonctionnement l’an dernier. Quatre se sont vu opposer un refus, dont Guéret.

La situation à Guéret

Entre 2006 et 2009, l’activité ayant en moyenne été de 156 patients par an, cet hôpital n’est pas aux normes, d’autant que « les personnels qualifiés sont en nombre insuffisant ». De l’ordre d’une personne sur deux manque à l’appel, calculent en substance les auteurs. Par ailleurs, le taux dit « de fuite » (malades pouvant se faire soigner sur place, mais préférant aller ailleurs) est très important : en 2008, sur 335 patients domiciliés en Creuse et ayant bénéficié de radiothérapie, 174 « ont choisi de se faire traiter hors du département ».

La fronde continue

Les 260 maires du département ont décidé de ne plus participer à aucune réunion avec les services préfectoraux et de ne plus collaborer avec les services de l’État, afin de marquer leur opposition à ce projet de fermeture.
http://www.leparisien.fr/societe/radiotherapie-le-rapport-secret-qui-relance-le-debat-23-07-2010-1009964.php

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