Floyd Landis, déchu de sa victoire sur le Tour 2006 pour dopage, a le sens de l'à-propos. Alors que les équipes vont s'élancer à Rotterdam pour le prologue de la Grande Boucle, l'ancien coureur détaille, dans un entretien accordé au Wall Street Journal de samedi, comment il s'est dopé de façon systématique tout au long de sa carrière à coups d'EPO, cette testostérone médiatisée, et d'hormone de croissance. Il évoque aussi des transfusions sanguines. Le 20 mai dernier, Floyd Landis avait déjà avoué sur son site internet avoir eu recours au dopage pendant l'essentiel de sa carrière, après des années de déni.
Dans le Wall Street Journal, le coureur met surtout très sérieusement en cause son ancienne équipe, US Postal, dont faisait également partie Lance Amstrong. L'équipe aurait, selon lui, financé les opérations de dopage en revendant des vélos. Sélectionné pour courir le Tour 2002, il se serait vu proposer par le manageur Johan Bruyneel de porter des patches de testostérone "deux nuits sur trois", et des prises de sang, qui devaient permettre des transfusions pendant l'épreuve pour améliorer le transport de l'oxygène. L'une d'entre elles aurait eu lieu lors du Tour 2004 dans un hôtel près de Limoges, où l'on demandait aux coureurs de venir dans une chambre dégagée pour l'occasion afin de se faire injecter leur sang par un médecin, avec des membres de l'encadrement faisant le guet à l'extérieur.
"accusations erronées"
Il charge aussi son ancien et célèbre coéquipier, Lance Armstrong, qui lui aurait fourni la première occasion de se doper de sa carrière et lui aurait expliqué "la logistique complexe des transfusions" pour déjouer la surveillance. Sous couvert d'anonymat, trois anciens co-équipiers d'Armstrong accablent aussi US Postal et le septuple maillot jaune dans le Wall Street Journal. Ils accusent leur ancienne équipe d'avoir institué le dopage à l'époque où l'Américain dominait le Tour de France. Ces trois coureurs "ont dit au Journal lors d'entretiens qu'il y avait du dopage dans l'équipe à l'époque où M. Armstrong était son leader, et l'un d'entre eux a admis que lui-même s'était dopé", a écrit le quotidien des affaires. "Plusieurs autres coureurs ont dit qu'ils n'avaient jamais observé d'activité de ce type lorsqu'ils étaient dans l'équipe", a-t-il ajouté.
"L'article du Wall Street Journal est plein d'accusations erronées, ce sont toujours les mêmes histoires de la part de Floyd Landis, quelqu'un qui n'a aucune crédibilité mais est habitué à renier ce qu'il a dit la veille", a dit Lance Armstrong dans un communiqué dans la foulée. "L'article répète de nombreuses allégations sans fondement et déjà discréditées de Landis, contre de nombreuses personnes ayant réussi dans le cyclisme, et contient même de nouvelles inventions de Landis", explique Armstrong. "La crédibilité de Landis, c'est comme une brique de lait qui a tourné : dès la première gorgée, il n'est pas besoin de boire le reste pour savoir qu'il a tourné. Depuis des années, des histoires à sensations, basées sur les allégations de personnes ayant des comptes à régler, ont refait surface à la veille du Tour pour des raisons de publicité et c'est le cas de cet article", écrit le leader de l'équipe Radioshack.
http://lci.tf1.fr/sport/dopage-landis-entre-dans-les-details-mais-toujours-sans-preuves-5906845.html
1 commentaire:
Cette affaire n'en finit pas. Décidémment.
Dommage pour le vélo.
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