mercredi 11 août 2010

Altercation au Togo: Le ministère de la Défense «ne cautionne pas le comportement» du militaire

Le militaire ne participait pas à une opération de maintien de l'ordre, selon le ministère et est invité à s'excuser auprès du journaliste...
«Nous ne nous reconnaissons pas et ne cautionnons pas les propos et le comportement du coopérant que l’on voit sur la vidéo. Le ministère de la Défense croit à la liberté de la presse, qui est un droit fondamental». C’est le seul discours tenu par le ministère de la Défense après que la vidéo sur laquelle on voit un militaire français détaché au service de l’armée togolaise menacer un journaliste togolais du quotidien Liberté, en marge d’une manifestation de l’opposition mardi pour qu’il supprime une photographie du gradé. La vidéo est sans appel et donne une image peu reluisante de l’armée française en Afrique. «Il n’y a pas à décortiquer la vidéo, on comprend très bien ce qu’il s’y passe», reconnait-t-on au ministère.

Entre autres amabilités, on entend ce militaire – « un coopérant» corrige avec insistance la Défense – dire au journaliste Didier Ledoux: «Je m’en fous que tu sois de la presse (…) Tu enlèves ça (une photo) où c’est moi qui la prend. (…) Tu veux qu’on mette un coup sur ton appareil ou quoi?». Et de le menacer directement: «Tu le mets en taule, si… Tu sais qui je suis? Je suis le conseiller du chef d'Etat major de l'armée de terre. Est-ce que tu veux que j'appelle le RCGP (Régiment Commando de la Garde Présidentielle ) pour foutre un peu d'ordre là-dedans?»

Le militaire ne participait pas à une opération de maintien de l'ordre


Contacté par 20minutes.fr, le directeur général du groupe La Liberté, Zeus Aziadouvo confirme que le journaliste a été «menacé» et qu’il a donc dû «s’exécuter» alors même qu’il ne «faisait que son travail», «couvrir le congrès de l’UFC», principal parti de l’opposition. Depuis l’incident, «nous n'avons pas reçu de coup de fil des militaires français ni de ceux du Togo», rassure-t-il.

«Que vient chercher un conseiller spécial du chef d’Etat major de l’armée de terre à une manifestation publique dont la sécurité est en principe assurée par la Police et la Gendarmerie ? Pourquoi donnait-il des ordres comme le montrent les images?», se demande le quotidien dans un article relatant l’accrochage. «Le militaire n’est impliqué ni de près ni de loin dans une opération de maintien de l’ordre interne au Togo. Il l n’était absolument pas concerné», répond à 20minutes.fr Laurent Teisseire, porte-parole du ministère de la Défense. En fait, le coopérant «se rendait à son bureau, il a été pris dans une manifestation, il est sorti de la voiture après avoir reçu quelques projectiles, passablement énervé. Mais pour être clair, il a eu un comportement qui n’est pas excusable malgré l’énervement», relate le porte-parole.

Malgré l’émoi au Togo, le coopérant ne devrait pas être sanctionné. «Tout ne se règle pas par une sanction», assure le porte-parole de l’armée, qui indique qu’il est tout de même fortement conseillé au militaire, dont l’identité n’a pas été dévoilée, de «présenter ses excuses au journaliste local». Et d’ajouter: «Il doit aller expliquer au journaliste que ses propos ont dépassé sa pensée. C’est inadapté, en total décalage avec nos valeurs».

Voir la vidéo:




http://www.20minutes.fr/article/588033/Altercation-au-Togo-Le-ministere-ne-cautionne-pas-le-comportement-du-militaire-francais.php

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