Devenue terre d’asile par destination légale, Châlons-en-Champagne a déjà dû faire face aux familles avec enfants contraintes de dormir à la belle étoile sur les marches du Pôle social de la Croix-Rouge française, en novembre 2012. Avec l’obligation de déposer la demande d’asile et l’admission au séjour auprès des seules préfectures de région, les primo-accédants convergeaient alors rue Joseph-Servas.
Depuis, le Pôle social de la Croix-Rouge a quitté le centre-ville pour le quartier du Verbeau où le Pr Eledjam, président de la Croix-Rouge française, a inauguré, en mai, une structure d’accueil de jour digne de ce nom, au 7, avenue du Président-Kennedy. Elle améliore l’accompagnement des personnes défavorisées et des demandeurs d’asile en leur offrant un lieu d’écoute et d’aide, ainsi qu’un accès à des douches, des toilettes, une cuisine et une laverie.
Las, quand le Pôle social ferme ses portes, le soir et le week-end, des familles se retrouvent à la rue. Voilà pourquoi le Réseau éducation sans frontière (RESF), qui bataille pour le respect de la Convention internationale des droits de l’enfant, a dressé, samedi soir, quatre tentes sur… le macadam, au fond du parking situé à proximité. Arrivés récemment d’autres pays européens, ils sont une vingtaine de « Dublinés » – originaires d’Albanie, de Géorgie ou d’Arménie – à y trouver refuge.
Un membre de RESF a offert une nuitée aux Géorgiens expulsés du foyer Adoma (L’Union des 24 et 25 octobre), la femme étant enceinte et le petit garçon asthmatique.
Réfugiée sous une tente, une famille d’Arméniens attend beaucoup de son rendez-vous, le 2 décembre, en préfecture. Contrainte de force à donner ses empreintes en Pologne, voici… deux ans, elle a déjà été expulsée d’Allemagne, Hollande, Belgique. Le fruit des accords de Dublin 2. Marie-Pierre Barrière, membre de RESF, déplore « l’insuffisance de la politique européenne et le non-respect de celui qui est en souffrance ». Les « Dublinés » doivent tenir ainsi jusqu’au 1er novembre. L’Etat devra leur fournir un hébergement d’urgence hivernale. À défaut, RESF est prêt à engager des référés.
http://www.lunion.presse.fr/region/quand-des-enfants-dorment-dans-la-rue-ia3b24n429281
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