dimanche 12 octobre 2014

Le monde viticole monte en pression

C'est d'un ton grave et déterminé que Frédéric Rouanet, le président du syndicat des vignerons, a lancé hier un ultimatum au gouvernement et à la Mutualité sociale agricole (MSA). Le jeune responsable agricole résume la situation : «Dans beaucoup de dossiers, c'est le bordel ! ça commence à nous gonfler !». Les menaces sont à peine voilées. Entre l'orage de grêle de juillet, une sécheresse persistante dans l'est du département et un projet de loi finances 2015 d'où se profile une réforme du régime fiscal agricole, c'est bel et bien un ras-le-bol général qui s'est emparé des viticulteurs audois. Et il semble prêt à en découdre. Si la venue de Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, en juillet dernier a permis d'obtenir des avancées (report des taxes sur le foncier non bâti et mise en œuvre de prêts bonifiés), la question de l'exonération des charges sociales, apparaît compromise, selon Frédéric Rouanet. «Au plan national, explique-t-il, il y a une enveloppe de 30 millions d'euros et nous avons fait une demande à hauteur de 2,5 M€». Les viticulteurs sont d'autant plus inquiets que lors d'une réunion, le 17 septembre, ce point n'a pas été mis à l'ordre du jour de la MSA. «Depuis, il y a eu d'autres événements climatiques», note le responsable syndical qui craint que les demandes audoises passent par finalement par pertes et profits. Une nouvelle réunion est prévue ce mercredi. «Si ça se passe, prévient le leader syndical, je demande que le gouvernement nous obtienne ces deux millions et demi». Une chose est sûre, les «actions surprise», prévues dès mardi matin dans le département devraient faire l'effet d'une très grosse piqûre de rappel.
Autre sujet de mécontentement du monde viticole, l'enrichissement des vins. Là encore, les vignerons pensaient obtenir une aide sur l'usage des moûts concentrés. «Le 22 juin, rappelle Frédéric Rouanet, j'ai rencontré Manuel Valls et je pensais que c'était bon». Mais la goutte d'eau qui fait désormais déborder le vase, c'est le projet de réforme du régime fiscal agricole. «On ne peut pas rester les bras croisés», estime encore Frédéric Rouanet.
En attendant, les instances syndicales devraient se retrouver à Lézignan, le 23 octobre, pour définir les modalités d'une mobilisation, prévue avant le 14 novembre, date à laquelle sont attendus quatre ministres dans le cadre des assises de la ruralité.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/10/12/1970389-le-monde-viticole-monte-en-pression.html

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