dimanche 25 novembre 2012

Restauration. Bientôt la fin du service compris ?

Payer les serveurs au pourboire ? Le principal syndicat des hôteliers et restaurateurs y réfléchit.
L’Union des métiers de l’industrie hôtelière (Umih), songe à mettre en place une part variable dans la rémunération des garçons de café et des serveurs.
Instauré en 1987
Concrètement, cela signifierait la fin du service compris instauré depuis 1987. « On a mis en place une commission en interne pour réfléchir à ces sujets-là, explique Roland Héguy, le président de l’Umih, confirmant une information d’Europe 1. On a de grosses difficultés dans le service, qui est perçu comme un petit job et non comme un vrai métier. »
Selon lui, cette « part variable » dans la rémunération aurait pour objectif de valoriser et de motiver les serveurs. « En France, le service n’est pas le point fort. On doit donc former des serveurs pour qu’ils soient souriants, pour qu’ils aiment faire plaisir. On doit professionnaliser ce travail, créer des vraies vocations. Et ce sera au client de jouer les arbitres : il sera libre de donner plus si son serveur a été efficace mais moins si son plat arrive en salle sans le moindre sourire. »
Des contreparties
L’idée d’une rémunération à l’américaine, où le client choisit avant le calcul du montant toutes taxes comprises la somme qu’il veut verser au serveur, « n’est pas d’actualité », se défend l’Umih. Toujours est-il, qu’avec ce projet, les salariés devront compter sur les pourboires et la générosité de la clientèle pour améliorer leurs revenus.
L’Umih voudrait maintenir un salaire fixe minimum pour ne pas basculer dans une rémunération uniquement au pourcentage. L’Union souhaite également qu’il y ait une prime d’intéressement pour tous les salariés. Ces derniers toucheraient ainsi un pourcentage sur les bénéfices supplémentaires que réalise leur établissement.
Le pourboire a « pratiquement disparu »
Reste à savoir si les Français seront prêts à mettre la main au porte-monnaie. Pas sûr… Le pourboire, reconnaît Roland Héguy, a aujourd’hui « pratiquement disparu » dans les restaurants « à cause de la carte bleue ».
Certains voient déjà dans cette « réflexion » une parade des patrons de la restauration au relèvement annoncé de la TVA dans la restauration de 7 à 10 %.
 

Aucun commentaire: