Le camembert Cœur de Lion ? Paf ! Une étiquette «transgénique». L'huile Pro Activ ? «Oh la la ! C'est bourré d'additifs, en plus !», peste Sandrine qui glisse derechef le petit bout de papier estampillé «transgénique» dans la rangée d'articles. Une trentaine de militants de la Confédération paysanne ont investi, hier, sono au poing, tracts et mini-formulaires dans les mains, les travées de l'hypermarché Leclerc. But de l'opération : dénoncer la présence des OGM dans les produits carnés et laitiers écoulés par la grande distribution. Dans les rangs, il y a bien quelques activistes qui essaient de faire passer d'autres messages, qui sur l'huile de palme, qui sur les OGM autorisés à 0,9 % par la législation européenne dans les paquets de biscuits bio industriels, qui sur «ces saloperies d'E320»... Mais Michel David, le porte-parole de la Conf' qui s'époumone au micro, recadre sans cesse le débat. Et en revient à l'essentiel : «On n'est pas là pour les 5 % qui mangent bio mais pour les 95 % qui bouffent des OGM et qui ne sont pas informés. C'est un scandale ! Il faut que ça cesse». En cause : les 3,5 millions de tonnes importées de soja OGM, chaque année, dont 300 000 tonnes qui transitent par Sète. Conditionné en tourteaux, le soja génétiquement modifié nourrit le bétail français. Et se retrouve mitonné aux petits oignons par l'industrie agroalimentaire dans nos assiettes. «S'il n'y a pas de cahier des charges spécifiques, comme pour les poulets Loué ou le roquefort, les animaux sont nourris aux OGM», poursuit-il avant d'exiger l'arrêt des importations, l'interdiction de l'alimentation transgénique animale, la mention OGM sur les emballages de viande et autres yaourts dont les bovins ont biberonné aux OGM… «C'est drôlement bien cette sensibilisation. C'est original !», glisse cette Marseillaise en vacances, surprise et conquise par l'intrusion. «Moi les OGM, je suis contre à 200 %, alors ils ont bien raison !», appuie Annie. Son mari Francis qui pousse le charriot rajoute : «Mais le problème, c'est qu'on nous blouse de partout. Ah oui, faudrait ce que soit étiqueté !». Itou pour ce couple de retraités rémois venus chercher le soleil du sud : l'opération les sensibilise. Catherine, elle, murmure d'un air résigné: «Oui, c'est bien mais bon, on le sait qu'on se fait empoisonner. S'il faut lire toutes les étiquettes… Moi je lis surtout celle du prix», s'excuse-t-elle, son maigre sac de courses autour du bras.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/11/04/1481316-carcassonne-ogm-il-y-en-a-un-rayon-chez-leclerc.html
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