jeudi 25 novembre 2010

Un slogan nazi retentit au Parlement européen de Strasbourg

Un eurodéputé britannique europhobe s'est fait expulser à deux reprises du Parlement européen mercredi après avoir comparé le discours d'un collègue allemand à celui des nazis, un incident qui a semé l'émoi dans l'institution. L'échange très vif est intervenu dans le cadre d'un débat sur la crise économique, alors que l'eurodéputé allemand Martin Schulz, président du groupe socialiste, défendait la nécessité pour les pays européens d'agir de concert pour préserver l'UE. On entend alors une voix proférer à l'encontre de Martin Schulz, sans pouvoir identifier clairement sa provenance : "Ein Volk, ein Reich, ein Führer" ("un peuple, un empire, un chef", la devise de l'Allemagne nazie, NDLR). L'eurodéputé allemand se tourne alors vers le Britannique Godfrey Bloom, du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP) - mouvement qui réclame la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE - en s'indignant : "Il vient de dire : ein Volk, ein Reich, ein Führer, voilà ce que je viens d'entendre !" L'altercation a provoqué de vifs échanges ensuite. C'est "tout juste s'il n'a pas rajouté : et on met des camps de concentration pour régler le problème", s'est offusqué le président du groupe conservateur, le Français Joseph Daul, exigeant des excuses immédiates du Britannique. Prié une nouvelle fois de s'excuser par le président du Parlement, le Polonais Jerzy Buzek, Godfrey Bloom a refusé et même ajouté que Martin Schulz était "un fasciste non démocratique". Jerzy Buzek lui a donc demandé de quitter l'hémicycle. Condamnation unanime, Gollnisch à la rescousse Les "propos insultants" de Godfrey Bloom ont été condamnés de manière quasi unanime, dans un communiqué commun des présidents des groupes conservateur (PPE), libéral (ALDE), Vert, gauche communiste (GUE/NGL), et même de la droite eurosceptique (ECR). "Jamais nous n'accepterons que, d'aucune façon, des députés européens injurient leurs collègues, d'une façon qui rappelle les pires heures de notre histoire", ont-il souligné, demandant à ce que Godfrey Bloom soit sanctionné "de la façon la plus sévère". Mais les passes d'armes verbales ont repris un peu plus tard, au moment des votes. Godfrey Bloom, de retour dans l'hémicycle, a été une nouvelle prié de s'excuser ou de sortir. "J'ai été élu", a-t-il rétorqué, "je n'ai aucune intention de m'excuser ni de quitter l'hémicycle, faites-moi sortir de force si vous le voulez !" Le président d'UKIP, Nigel Farage, a pris sa défense, de même que des députés d'extrême droite, notamment le Français Bruno Gollnisch. Devant l'agitation et les hurlements dans l'hémicycle, la séance a finalement été brièvement suspendue pour permettre un retour au calme. Et Godfrey Bloom est sorti accompagné d'huissiers. Ce n'est pas la première fois qu'un membre du parti UKIP se fait remarquer au Parlement européen. Son président, Nigel Farage, s'était notamment illustré en comparant le président de l'UE, le Belge Herman Van Rompuy, à une "serpillière". Martin Schulz est d'autant plus sensible aux attaques que ce n'est pas la première fois qu'il en est victime au Parlement européen. En 2003, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi avait ainsi jugé qu'il serait "parfait" pour tenir dans un film "le rôle du kapo", le prisonnier juif chargé de surveiller les autres prisonniers dans un camp de concentration.
 http://www.lepoint.fr/monde/un-slogan-nazi-retentit-au-parlement-europeen-de-strasbourg-24-11-2010-1266397_24.php

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