Polémique après l'assassinat de l'ex-nationaliste Antoine Nivaggioni. La famille du défunt, abattu le 18 octobre dernier boulevard Marcaggi, à Ajaccio, accuse dans cette affaire la police "d'incompétence, voire de complicité", selon son avocat Me Antoine Sollacaro. Le conseil de Nivaggioni a prévu d'organiser demain à 16 heures une conférence de presse au cours de laquelle il compte révéler que des policiers de la PJ d'Ajaccio connaissaient l'existence de l'appartement des "guetteurs" loué en face des lieux du crime. Une semaine après l'assassinat de l'ancien leader nationaliste, trois hommes proches de la bande du "Petit Bar", un gang soupçonné de participer à la guerre qui ensanglante la Corse, avaient été mis en examen dans le cadre de cette location. En mai dernier, Antoine Nivaggioni avait déjà été victime d'une tentative d'assassinat au même endroit. Il avait ses habitudes boulevard Marcaggi, il y résidait occasionnellement, au domicile d'une de ses amies. Le nationaliste reconverti dans les affaires avait alors porté plainte, et la PJ d'Ajaccio avait procédé à une enquête. "Les policiers, qui ne s'étaient pourtant pas foulés, avaient quand même interrogé tous les habitants de l'immeuble de cette amie, mais aussi et surtout tous ceux de l'immeuble en face, précise Me Sollacaro. Et l'avocat d'ajouter : "Pouvaient-ils ignorer qu'un des locataires était un proche de la bande du Petit Bar, soupçonnée d'en vouloir à la vie d'Antoine Nivaggioni ?" Un ex-nationaliste très surveillé par la police La famille du défunt ne comprend pas comment les policiers, qui, selon elle, surveillaient de très près Antoine Nivaggioni depuis son retour en Corse, auraient ignoré que l'on voulait l'assassiner. "Antoine était sur écoute. Les policiers ne pouvaient donc ignorer où il se rendait. La veille, il a appelé son chauffeur, Jean-Laurent Perez, pour lui signifier qu'il devait passer chez cette amie. Les policiers ont-ils voulu interpeller les tueurs en flagrant délit, et cela a dérapé ? Ou se sont-ils carrément dispensés de mettre en place un dispositif ?" Une chose est sûre, les tueurs, eux, étaient au courant de la venue d'Antoine Nivaggioni et ont parfaitement préparé leur coup. En face du domicile de l'amie de l'ex-nationaliste, un " véhicule ventouse " avait été garé pour occuper la place, tandis qu'un autre, avec deux tueurs à bord, attendait dans un box situé à proximité. Quelques minutes avant l'arrivée d'Antoine Nivaggioni sur le lieu de son funeste destin, la seconde voiture est venue remplacer la première juste devant le domicile de son amie. On connaît la suite. Après avoir récupéré des papiers, Antoine Nivaggioni n'a pas eu le temps de regagner la Golf garée en double file dans laquelle l'attendait son chauffeur. Trois tireurs, dont l'un était dissimulé dans le coffre de la voiture en stationnement, ont alors ouvert le feu sur lui. http://www.lepoint.fr/societe/la-police-savait-elle-que-nivaggioni-serait-assassine-19-11-2010-110985_23.php
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