Une nouvelle affaire de pédophilie affecte l'église catholique, cette fois en Allemagne. Le pape Benoît XVI a accepté samedi, à Rome, la démission de l'évêque d'Augsburg, Walter Mixa, 69 ans. Le chef de l'Eglise allemande, Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg, estime que cette démission offre «une chance de renouveau» à l'Eglise de son pays.
Accusé depuis fin mars d'avoir frappé des élèves de l'orphelinat catholique de Schrobenhausen (sud) de 1975 à 1996, Mgr Mixa avait demandé à être relevé de ses fonctions le 21 avril. Le parquet d'Ingolstadt (Bavière) avait indiqué vendredi qu'une enquête pour abus sexuel était ouverte à l'encontre de l'évêque, sans précisions quant aux victimes présumées.
Le Pape informé des soupçons avant la démission
L'hebdomadaire Focus affirme samedi que le pape avait connaissance des soupçons pesant sur Mgr Mixa avant que ce dernier ne présente sa démission. Lors d'une audience au Vatican fin avril, l'évêque auxiliaire d'Augsbourg, Anton Losinger, l'en avait informé, en présence du président de la conférence épiscopale allemande, l'archevêque de Fribourg Robert Zollitsch, et l'archevêque de Munich Reinhard Marx. Ces derniers auraient pour cette raison conseillé à l'évêque Mixa de faire une pause dans l'exercice de ses fonctions, précise Focus.
Après cette audience au Vatican, ajoute le magazine, le chargé des affaires de pédophilie auprès de l'évêché d'Augsbourg a informé le parquet général de Munich, qui a ouvert une une enquête préliminaire au parquet d'Ingolstadt. Selon le quotidien local Augsburger Allgemeine, Mgr Mixa est soupçonné d'abus sexuels sur un jeune homme, alors mineur, lorsqu'il était évêque d'Eichstätt entre 1996 et 2005. Les faits, selon le journal, ont été dénoncés par l'entourage de la présumée victime. L'avocat de Mgr Mixa, Gerhard Decker, a affirmé samedi sur la chaîne de télévision privée nt-v que le prélat «rejetait ces accusations» mais qu'il se tenait prêt à coopérer avec la justice.
Par ailleurs, selon l'hebdomadaire der Spiegel, Mgr Mixa aurait invité de jeunes séminaristes à des séances de sauna communes chez lui à l'époque où il était évêque d'Eichstätt. Des accusations que le prélat, malade, en maison de repos en Suisse, a rejeté «avec la plus grande fermeté» par le truchement de son avocat.
Le Parisien
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