samedi 28 novembre 2015

Qui a cambriolé le bistrot du curé à L'Ariane?

Qui a dépouillé le bistrot du curé ? Un barboteur sans cœur ? Des nazes de la cambriole, des larcineurs de misère ?
Mercredi matin, Hugo Mucini n'a pas eu besoin d'ouvrir la porte du troquet. La lourde de son bouclard l'était déjà, béante et défoncée. À l'intérieur, les tiroirs étaient par terre, les vêtements, les souvenirs, tout était éparpillé, en vrac sur le sol en damier.
À Hugo, "ça lui a fait un coup".Un sacré coup sur la caboche. Il a beau avoir la carrure gaillarde malgré ses « 70 piges », il a beau en avoir vu des vertes et des pas mûres, ça lui a coupé la chique cette histoire de cambriolage.
Il en a presque perdu son argot et c'est pas rien pour qui le connaît un peu. Il dit : "C'est comme un viol".
Ça s'est passé dans la nuit de mardi à mercredi. Hugo s'était absenté.
Le ou les larrons ont pénétré sans bruit dans son petit bar au milieu des barres de L'Ariane, à deux pas du commissariat. Ils ont fouillé, vidé les placards avant de se faire la malle. Ils ont piqué la télé d'Hugo, son ordi.
"C'est pas grand-chose, souffle le taulier, mais c'est le principe, c'est moche… ".
C'est moche parce qu'Hugo n'est pas riche. Tout le monde le sait dans le quartier. Les temps sont durs.
Et Hugo n'a que ce bistrot, ce petit lieu, cette maison lilliputienne dont il a fait un restaurant solidaire, cantine du père Bruzzone, curé du quartier, de l'association MIR et de tous ceux qui ont du cœur.
Il l'a construit de ses mains, ce bistrot, où ont défilé Grace Kelly, le prince Albert, l'évêque et l'archevêque, des rabbins, des dignitaires musulmans, des grands et des humbles.
Le zinc est en bas, la chambre d'Hugo à l'étage. C'est toute sa vie. Toute son histoire. C'est bien plus qu'un bar qu'on a pillé…

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