« Ça fait drôle de lire que j’étais mort. Mais je ne suis pas mort ! Et en plus, je suis censé être mort mais j’ai le droit de contester cette décision », en sourit presque la victime, qui a dû prouver sa bonne foi. « J’ai appelé mon assurance qui m’a dit qu’il fallait que je retourne chez mon médecin pour qu’il me fasse une feuille de maladie qui dit que je suis bien vivant. Elle pensait à une erreur de manipulation de la carte vitale », raconte le retraité de 68 ans, domicilié à Saint-Etienne-lès-Remiremont.
« Ce n’est pas l’assuré qui est mort, mais le praticien »
Le docteur romarimontain s’en est défendu, habitué à recevoir à son cabinet son patient tous les trois mois environ depuis trois ou quatre ans pour un simple renouvellement de médicaments. Lui aussi est tombé des nues en apprenant la macabre nouvelle. Il s’est exécuté en rédigeant le courrier demandé par cet organisme et aujourd’hui, l’ancien transporteur, qui s’était installé à son compte, est rassuré.« Je suis sûr que je serai remboursé. » Il a raison. Même s’il n’a pas mis le nez dans ses relevés de compte, le versement a été effectué le 25 juillet, atteste une conseillère, qui interprète autrement le courrier qu’il a reçu. Le mort n’est pas celui qu’on croit. « Ce n’est pas l’assuré qui est mort, mais le praticien. » La formulation porte à confusion. C’est écrit que le dossier ne peut pas faire l’objet d’un règlement pour le motif suivant : prescription non autorisée, fin d’activité pour décès au 4 janvier 2010. « Alors, pourquoi on m’a dit de retourner voir mon médecin si c’est lui qui est mort et pas moi », s’embrouille Jean-Marie Sevrain, qui s’est fait un malin plaisir d’annoncer la bonne nouvelle à son médecin généraliste, le nouveau mort.
Même le médecin serait donc tombé dans le panneau, avant de comprendre qu’il a repris la clientèle d’un professionnel de santé, aujourd’hui décédé.
Dans tous les cas, l’assurance reconnaît son erreur dans le traitement de la feuille de soin. Elle a intérêt à vite revoir le dossier de son bénéficiaire car un cabinet de radiologie s’étonne de ne pas avoir été payé après le passage il y a une quinzaine de jours de Jean-Marie Sevrain. Il est tranquille maintenant car on ne meurt que deux fois.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2014/08/20/mort-sur-ordonnance
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