mardi 1 juin 2010

Télé-réalité: attention aux candidats suicidaires

En Grande-Bretagne, un candidat avec des problèmes de santé mentale estime avoir été sélectionné par «Britain's Got Talent» pour être ridiculisé...
Alyn James, 60 ans, s’était présenté à l’émission «Britain’s got Talent» (l’émission qui a dévoilé Susan Boyle) pour démontrer ses talents de chanteurs. Mais selon lui, le jury ne l’a sélectionné que pour le ridiculiser.

Alyn James a une santé mentale fragile. Avant de passer à l’antenne, il souligne qu’il avait prévenu les producteurs qu’il était considéré comme potentiellement «suicidaire», mais ceux-ci ont décidé de diffuser sa séquence. Il n’a pas pu y chanter un morceau entier, hué et chassé par les sifflements.

Et en France?

En France, les candidats des émissions de téléréalité sont suivis sur le plan médical et psychologique, avant, pendant et après les émissions. «Un patient qui a des antécédents psychologiques, et surtout des tendances suicidaires, serait déclaré inapte d’office», explique à 20minutes.fr Jean Hallade, médecin de Médiamedic, société d’accompagnement médical qui participe à l’élaboration de la plupart des programmes de téléréalité comme «Nouvelle Star» ou «Koh Lanta».

«Nous examinons sur un plan médical et psychologique les candidats, nous les rencontrons, nous leur posons des questions sur leurs antécédents, nous évaluons la façon dont ils réagissent.» Les résultats appartiennent au secret médical, tout ce qui ressort, c’est un certificat d’aptitude. Environ 90% passent la barrière des tests. 10% sont déclarés inaptes ou trop fragiles pour tenter l’aventure de l’antenne. «Les boîtes de production nous consultent parce qu’elles n’ont aucun intérêt à ce que ça se passe mal avec leurs candidats, ni sur le plan juridique ni sur le plan du jeu.»

Faute d’éthique

Seulement, Alyn James avait, selon ses dires, rencontré un psychologue avant l’émission. Il explique même qu’il lui avait confié une liste d’antécédents médicaux longue comme un jour de jeûne. Et le psychologue lui aurait donné le feu vert.

«C’est étonnant qu’une personne fragile, aux antécédents suicidaires, veuille s’exposer ainsi dans une émission de téléréalité, note Jean-Jacques Chavagnat, psychiatre spécialiste du suicide. Et en même temps, certains peuvent être persuadés que de telles occasions peuvent les "renarcissiser". Leur redonner confiance en eux.»

«C’est une faute d’éthique et de déontologie de la part du psychologue qui a permis que le candidat passe», affirment les docteurs Chavagnay et Hallade
http://www.20minutes.fr/article/408466/Media-Tele-realite-attention-aux-candidats-suicidaires.php

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