Le phénomène, en marge des puces, a pris cette année une ampleur sans précédent avec trois mille stands entre l'avenue de la porte de Montreuil et le périphérique, selon les chiffres de la police. Sur des tapis ou des cartons, les plus fortunés vendent de la contrefaçon. Les autres, tout et n'importe quoi. Chaussures, vêtements, téléphones portables et même du dentifrice. Autant d'objets souvent «tombés du camion» ou trouvés dans des poubelles (lire l'encadré).
Trottoirs et chaussées impraticables
«Ça nous a tués.» David a trois magasins dans le quartier. Il assure avoir perdu 35 % de son chiffre d'affaires cette année. «A la sauvette, tout est moins cher», explique-t-il. Ce marché de la misère fait aussi fuir la clientèle. Du samedi au lundi, trottoirs et chaussées deviennent impraticables. «Ils bloquent l'accès, il y a des vols et c'est sale. Résultat, les gens font demi-tour», raconte Annie, vendeuse de vêtements aux puces.
Même agacement côté riverains. «C'est infernal, soupire Mustapha. Le week-end, on n'invite même plus nos amis.» Un vendeur est installé devant sa porte. Il est impossible de passer, à moins d'enjamber son stand. De sa fenêtre, une vieille dame fait signe. Elle n'est pas sortie depuis deux jours. Comme tous les week-ends.
«C'est devenue une pourriture cette porte de Montreuil», s'énerve Lydie. Trois policiers arrivent. Ils font remballer «les sauvettes » et écoutent les doléances de chacun. Les vendeurs attendent avec leurs sacs sur le trottoir d'en face. Les agents repartent. En une minute, tout est de nouveau en place. Commerçants et riverains jurent qu'ils finiront par «se faire justice eux-mêmes». «Ça va se terminer à coups de batte», siffle l'un d'eux. « Nous aussi, on est dans la merde, se défend Mehal. Il faut bien que l'on mange. »
20minutes
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